Un samedi comme un autre.
Je dois retrouver des amis dans un centre commercial. L'horreur de la foule. A croire que tout le monde s'est donné rendez vous là : qui pour un pantalon, qui pour une veste, qui pour une écharpe, qui pour des places de concert.
Comme souvent, je me sens noyée par ces flots auxquel je n'appartiens pas avec mon pas pressé du rendez vous...
Elles me tournent la tête toutes ces personnes réunies, allant dans tous les sens. La chaleur m'étouffe. Hate de sortir de là...
Que je hais ces temples de la consommation !
Et puis, au détour d'une allée, je tombe sur un pote, pas vu depuis longtemps, dont les nouvelles s'étaient faites rares... Nos vies à 100 à l'heure, nos projets, nos multiples occupations...
On se tombe dans les bras, trop heureux de se retrouver là, comme ça, par hasard.
Il me dit qu'il sort tout juste de l'enfer et je lui demande de quel magasin exactement car il vrai qu'ici...
Non petite mère : ce n'est pas ça : j'ai vraiment vécu l'enfer il y a peu de temps...
? Mais quand ? Quoi exactement ?
Il y un mois, un infarctus. Puis une vingtaine d'arrêts cardiaques dans l'heure qui a suivi. Les trous noirs dans lesquels il tombait à chaque fois et dont on le sortait de force.
L'horreur. La véritable cette fois...
Réaliser qu'il pourrait ne plus être là, lui, le confident des plus grands choix de ma vie, lui qui m'a ouvert l'oeil grâce au sien... Ne pas y croire... Savourer de voir là ce miraculé tel que l'appellent les médecins et de l'avoir rencontré là de façon imprévue. Savourer le bonheur d'aller boire un verre ensemble, au soleil, comme avant...
Comme avant mon départ...
Etre là, proche des miens... Là dans les moments de vie, de bonheurs simples ou intenses, là dans les moments difficiles... Là, tout simplement...
Je réalise combien ça me manque. Combien c'est important pour moi. Combien je regrette toutes ces villes de solitude, combien j'annulerai ce départ forcé si je pouvais revenir en arrière...
Même si j'ai vécu beaucoup de belles choses, même si j'ai rencontré depuis d'autres personnes formidables....
Beaucoup de celles que j'aime sont ici et je n'ai que trop vécu loin d'elles depuis trop longtemps...
Je l'écoute, sourire aux lèvres, son bonheur de regarder le vent dans les arbres, de prendre le temps de manger, de rêver à d'autres idées, d'autres projets... Combien grâce à tout ça, il ne se prend plus la tête et décide de prender la vie comme elle vient.
L'heure avançant, nous sommes obligés de nous séparer, non sans se serrer encore une fois bien fort dans nos bras, nous jurant de prendre soin de nous et de nous revoir très vite.
Sous le soleil déclinant, je repars rejoindre mon amoureux...
Sonnée...
/fdata%2F2714686%2Favatar-blog-1086852262-tmpphpfSasKi.jpeg){kind=avatar}