Du verbe casser et du nom noix, élu pour désigner tous ses amis coquilles…
C’est le casse-noix en métal du grand-père…Celui aux deux bras désarticulés qui se renversent : un côté pour les noix, l’autre pour les noisettes… Et les amandes Papy, c’est quel côté ? Les amandes fraîches, c’est le jeu…Celui où ce grand-père taquin prend tout son temps pour ouvrir ce fruit qui appelle envie mais surtout curiosité et empressement…S’il y a deux fruits dans l’amande, le jeu est parti : c’est au premier qui surprendra l’autre dans un retentissant « Bonjour Philippine! »
C’est le casse-noix de Noël…Celui avec lequel on tente de briser la coquille tout doucement, pour ne pas casser la noix, en vue des friandises à la pâte d’amande…
C’est le casse noix en bois, trouvaille de la grand-mère qui le trouve tellement plus joli…Elle ne voit pas s’il y aura deux amandes ou une seule dans ce creux en bois…Elle aimait mieux l’autre, celui qui lui rappelait ce tire bouchon à tête de bonhomme…
C’est la partie métallique au creux d’une paire de ciseaux… Encore un système de deux en un qui se veut ingénieux mais qui n’est pas pratique du tout.
C’est deux pierres l’une contre l’autre, lors de cette ballade en automne…la dernière avant le départ…La joie de savourer une noix toute fraîche…
C’est un simple couteau… P. s’en sort très bien…Elle, elle parvient juste à casser la coquille en deux et elle passe un temps fou à récupérer la noix…
C’est le pied de la table et le sol en lino…La noix est complètement écrabouillée…Raté dit-il…Rires…
Aujourd’hui, c’est à nouveau le casse noix de l’enfance…Allongé parmi les noix…Le tas diminue, les souvenirs affluent…
La consigne était : "Objet ou série d'objet - Travail non pas sur le présent mais à recul sur cet objet. Ce qu'on a fait de cet objet, les différents qu'on en a eu... Idée de décalage temporel"
A vous de jouer !
Il avait la certitude que l'automne y était magnifique, qu'il foulerait avec délectation le sable noir de ses souliers vernis. Il repensait amèrement à son parfum et à toute la joie qu'elle lui apportait. À son rêve des deux gladiateurs et à sa chevelure magnifique dans laquelle il aimait plonger son nez.
Il ouvrit le dictionnaire au mot "ange". La définition lui évoqua un rêve récent : celui d'un mariage blanc célébré au beau milieu d'une rue. Il n'était pas un féru disciple de religion mais ses larmes coulèrent amèrement. Tel un roi fainéant, il ne voulait plus rien faire. Simplement se laisser gagner par la fièvre et en mourir.. Avec, en tête, des envies d'enfant et de voyage. L'ombre transparente de son amant semblait ne plus jamais vouloir disparaître..
Tout ça à partir des consignes du site :
http://www.zulma.fr/atelier-ecriture.html
Jetez un oeil, c'est amusant !
Contrainte : Ivoire-Diffusion-Saturer-Incandescence-Outremer-Iriser-Spectre-Blanc-Noir-Arc en ciel
Seul dans sa tour d'ivoire, il observe en boucle la diffusion de la lumière de fin de jour.
Saturé d'idées grises, il rumine... porté par l'incandescence rougeoyante de l'astre en déclin et par le bleu outremer qui l'entoure, l'irise et le défrise.
Tel un spectre blanc en fin de vie, il se laisse gagner tranquillement par le noir de la nuit.
Il ferme les yeux, devinant les étoiles et l'arc en ciel du lendemain.
Train en retard
Attente sur le quai plutôt qu'à l'intérieur.
Observer fumée de clopes, barres chocolatées, café fumant, attente patiente, attente énervée, attente debout, attente assise sur un sac, une valise ou allongée au sol
Entendre la voix féminine qui se veut suave, toujours la même
"Votre attention s'il vous plaît. Ce TGV ne prend pas de voyageur"
TGV qui s'arrête lentement le long du quai
Portes qui s'ouvrent
4 costumes gris casquettes se réunissent et pestent contre négociations, absence de décision et retard qui se cumule
Quelque chose se passe
Un costume sans veste et sans casquette descend sur le quai, un sac en papier Le Bar à la main
"- Alors ?
- Alors ça négocie toujours et ça n'en finit pas. C'est la plaie."
3 costumes bleus tête nue et 1 brassard jaune descendent du train
Au milieu d'eux, un sans costume : énervé mais pas trop
Il explique un peu fort que le costume gris lunettes n'a pas arrêté de le suivre, de le reprendre comme un enfant, de lui faire des tas de réflexions
Oui Dans le sac Le Bar, il y a bien des affaires à lui : un briquet C'est normal, il aime fumer, un chéquier de sa société C'est normal, il travaille dans le bâtiment et il revient d'un rendez-vous, son passeport C'est normal puisqu'il voyage et que sa carte d'identité n'est plus à jour
Mais Non : le reste n'est pas à lui Le costume gris lunettes se trompe et de toutes façons lui en veut
Un des costumes bleus le traite de menteur
Le sans costume jure que non
Les portes du train commencent à se fermer pour ne pas accumuler plus les retards de train
Costume gris lunettes du haut du train remercie costumes bleus et brassard jaune, soulagé, souriant et sûr de lui
Costumes bleus et sans costume s'éloignent sur le quai
Plus rien ne se passe ?